Dans le livre qu’il a publié (La Folie des Hauteurs), Thierry Paquot rappelle que le gratte-ciel est une invention de la fin du XIXe siècle, qui nécessitait l’ossature métallique, l’ascenseur et le téléphone et que son gigantisme chantait les louanges du capitalisme financier. En effet, ce sont les « capitaines d’industries » et autres self made men qui s’offrent ces tours démesurées pour montrer aux yeux de leurs rivaux leur incontestable réussite. Les compagnies d’assurance, les banques, les groupes de presse investissaient ainsi dans des sièges sociaux visibles de partout ! Les tours de Manhattan ont une valeur historique, dans un pays dont le passé est très récent.
Aujourd’hui, ce sont l’Asie et le monde arabe qui bâtissent des tours gigantesques comme une revanche vis-à-vis du monde occidental… Il en existe déjà plus de 10 000 d’une taille supérieure à 150 m. Celles de Dubaï sont beaucoup plus hautes et d’une créativité artistique bien plus saisissante que la Tour Triangle. Après avoir érigé la tour Eiffel, une tour vraiment symbole de la modernité en son temps, inégalée durant 40 ans, Paris veut aujourd’hui être à la mode, en imitant les villes d’Asie.